Les lutins statisticiens de WordPress.com ont préparé le rapport annuel 2014 de ce blog.
En voici un extrait :
Le Concert Hall de l’Opéra de Sydney peut contenir 2 700 personnes. Ce blog a été vu 55 000 fois en 2014. S’il était un concert à l’Opéra de Sydney, il faudrait environ 20 spectacles pour accueillir tout le monde.
Des palais abandonnés, des couleurs marquées, des saris clinquants, des turbans classieux, des dromadaires en charrettes et des vaches déesses, voilà ce que le Rajasthan m’inspire.
Situé au Nord-Ouest de l’Inde, le Rajasthan a vécu, jusque il y a peu, sous le système des Maharadjas. Système abandonné depuis de nombreuses années dans le reste du pays mais qui a, ici, gardé une place très importante. S’ils n’ont plus de pouvoir officiel , leurs histoires ont marqué au fer rouge les traditions des habitants. La pauvreté de cette région contraste fortement avec la richesse des palais et des forts des Maharadjas. Cette population ,longtemps sous le joug de cette autorité spécifique, n’a pas bénéficié de l’essor du reste du pays et évolue avec un peu de retard. Il en résulte une Inde traditionnelle, rurale et culturellement ancrée dans ses paysages montagneux et désertiques.
Pour nous, 2 petites semaines d’immersion dans les principales villes du Rajasthan :
Jaipur : la lumière du soleil sur les murs de la ville rose offre une ambiance particulière. Les rabatteurs, rickshaws, enfants et lieux de culte en tous genre forment une musique de fond typique, souvent attachante, parfois fatigante. Ajoutez à cela un petit tour au cinéma pour un film typiquement indien et vous aurez 2 jours bien sympas.
Bundi : Ravissante et calme, Bundi est notre coup de cœur et une pause appréciable dans la torpeur locale. Son fort et son palace abandonnés nous ont fait rêver grâce à une exploration en solitaire digne des plus belles aventures d’Indiana Jones. Même les 50°C et les absences de clim’ ne nous ont pas fait sourciller… (ou presque!)
Pushkar : Le Benares du Rajasthan surprend par un semblant de calme et de propreté autour de son lac sacré mais la densité et la ferveur de l’Inde reprend vite ses droits dès que l’on s’écarte des zones religieuses et touristiques.
Jodpur : La ville bleue, surplombée par un fort magique et magnifique, nous a séduit par ses ruelles animées et tortueuses, son marché incroyable et ses vendeurs à la fibre commerciale plus que coriace.
Udaipur : La ville blanche construite autour de multiples lacs. Un palace d’une beauté à faire déménager Jasmine et Alladin, des couchés de soleil mythiques et une douce impression de fraîcheur pour notre dernière destination de ce voyage.
Dernier hôtel, dernier bus de nuit, passage de quelques heures à Delhi pour retrouver l’aéroport et direction la maison !!
Voilà, l’Inde est finie.
A peine arrivés, certains n’ont qu’une seule idée : prendre le prochain avion pour repartir. D’autres persévèrent, ont du mal à s’y faire mais, dès leur retour, ne rêvent que d’y retourner. Tout assaille, tout surprend, tout ravit, tout dégoûte, tout n’est que profusion.
Bruits, odeurs, foule omniprésente, couleurs, extrême misère et extrême splendeur, montagnes de détritus et temples d’une beauté à couper le souffle, mendiants décharnés et femmes aux allures de princesses dans leurs saris flamboyants, vaches se promenant nonchalamment au milieu d’un carrefour trépidant ou troupeau de chèvres au détour d’une ruelle, sans oublier les passants qui vous proposent mille merveilles, vous posent mille questions, vous dévisagent en balançant la tête.
En un mot, l’Inde ne pourra pas vous laisser indifférent ! Une folie si attachante…
Notre premier tour du Monde se termine ici. Les sacs à dos sont pleins à craquer de souvenirs en tous genres et nos têtes n’en peuvent plus de rêver à nos prochains voyages…
On espère avoir réussi à partager avec vous un bout de notre voyage, vous avoir fait découvrir nos coups de cœur et notre petite vie quotidienne sur la route.
A vous de prendre le relais et de nous faire partager vos voyages , qu’ils soient à côté de chez vous ou à l’autre bout du monde, pour un week end ou pour une vie !
L’Inde compte des centaines de dieux, une spiritualité très présente mais ne s’embarrasse pas de la condition de la femme. Au cours de notre voyage au Rajasthan, nous avons souvent rêvé, appris, aimé mais parfois nous n’avons pas compris. En Inde, tout est grand et beau. L’économie est au top. L’industrie, les voitures, les technologies, tout progressent à grande vitesse. Les paroles de Bouddha « Liberty, egality, fraternity » ont été reprises par les Français. Tout un symbole.
L’indien est fier, fier de son pays, entièrement dévoué à sa culture et à ses dieux. Son goût pour le sacré lui impose de pratiquer des rituels complexes et doit respecter la vie sous toute ses formes. L’indien, semble être avant tout une « famille indienne » faisant corps, liée par les normes de leur caste et la foi.
A l’inverse, le sort de son propre voisin n’est pas forcement à considérer de manière plus importante que la vache du quartier. Que chacun se débrouille avec son karma… Il espère réalisé, dans cette vie présente, ce qu’il y a de mieux pour son âme, ce qui lui offrira dans une prochaine vie, une réincarnation heureuse.Il est de sa caste, sans espoir de changement et en toute sérénité.
Mais l’Inde n’est pas qu’une contrée exotique où les pétales de fleurs tombent du ciel sous l’œil amusé de l’ensemble des dieux, entre 2 vapeurs d’encens. L’Inde n’est pas le pays de la spiritualité, elle est la spiritualité. Si l’Inde fait rêver depuis des siècles, il suffit d’y poser le pied pour tomber directement dans une réalité faite d’incroyables contrastes et de certaines désillusions.
Loin, parfois trop loin de nos concepts occidentaux de puissance et d’ascenseur social et d’équité, il faut apprécier les yeux grands ouverts, la balade contrasté au pays de la simplicité Gandhi et du luxe des Maharadjas. Ses richesses, ses palais, son luxe, sa modernité, sa recherche perpétuelle de la pureté de l’âme, côtoient avec indifférence la crasse et la misère – qui si, de loin peut paraître moins pénible et sordide au soleil – doit être imaginée ici avec le sable, le manque d’eau, la poussière et la pollution.
Dans ma peau de touriste, empruntant pourtant un chemin rompu à l’œil des voyageurs , me voici en Inde avec les yeux parfois éblouis et souvent désappointés, prête à m’émerveiller et à me pincer le nez.
Nous avons évoqué les nombreux dieux indiens, mais les déesses ne sont pas en reste. Elles sont des centaines, toutes aussi aimées et respectées. Mais dans le concret, dans la vie réelle, qu’en est-il ? Qu’est ce que la situation de la femme en Inde ?
A la fois respectée en tant que mère – source de vie et désirable en tant que femme, le mâle semble la redouter et la considérer comme difficilement contrôlable. Il en découle un rapport assez complexe et ambigu entre les deux sexes. La naissance d’une fille est vécue comme un drame, le sort de la fillette, si elle a la chance de survivre, formée à un seul avenir, est voué au seul mariage, mariage après lequel son époux deviendra « roi », souvent aimant mais parfois aussi violent, voir criminel s’il le souhaite. Elle aura en guise de seul épanouissement, le bon fonctionnement de la maison sous le joug d’une belle-mère, souvent amère de ce qu’elle-même a enduré. Enfanter un garçon lui permettrait de gagner respect et considération auprès de sa nouvelle famille. Le résultat de cette stratégie est assez clair ; de moins en moins de jeunes femmes et des hommes forcés au célibat, en état d’échec social. L’Inde souffre du sort qu’elle impose à ses femmes.
Pourtant, à maintes reprises, les femmes ayant eu accès à l’éducation ont prouvé leur place. Des mouvements féministes voient le jour et la femme moderne – celle qui vit en ville – celle qui a eu le droit à l’éducation – commence vraiment à s’émanciper de ce lourd fardeau. Mais pour l’instant, dans son intimité, même celle qui sort, qui fume, qui se promène aussi bien en jean qu’en sari, semble restée asservie à ces coutumes millénaires, profondément ancrées dans la culture indienne, qui vont régir sa vie.
Pour ma part, pour cette première approche du monde indien si complexe et si éloigné de nos références occidentales, j’ai été touché et ému par ces filles et ces femmes aussi fortes que fragiles, aux ports de tête toujours princiers, à la dextérité de manier le drapé du sari et l’explosion de couleurs. La fillette est adorable, la jeune fille est ravissante mais c’est en vieillissant que l’indienne acquiert cette beauté profonde et rare.
L’Inde c’est beau à n’y rien comprendre…
Sur la route en direction de la célèbre région du Rajasthan, un stop s’impose à nous!
Il est grand, il est blanc, symbole de l’amour éternel et reflète bien une certaine époque faste de l’Inde. Oui, c’est lui le célèbre Taj Mahal.
Pour la petite histoire, cet immense palace de marbre blanc est en fait un mausolée construit par un romantique maharadjah, pour que sa défunte épouse y repose éternellement. Les 2 sépultures y sont toujours et rien n’a l’air de pouvoir les déranger.
Évidemment qui dit grand monument, dit grande tenue. Étienne avait donc revêtu sa plus belle moustache et moi mon sari de compet’ ( parce que franchement, si je ne le met pas là, je ne le mettrais jamais!) Succès assuré!!
Si en temps normal, les Indiens nous prennent déjà tout le temps en photo, là, on était carrément en mode photocall-paparazzi au festival de cannes!
Bonne ambiance les enfants!!
Un grand plongeon dans l’Inde, Varanasi ou Benares suivant l’envie. Cette sacrée ville au bord du fleuve sacré « Le Gange » nous a envoûté.
Ville de naissance de Shiva(un des principaux Dieux hindous) et donc berceau de la religion hindouiste, Varanasi est donc un lieu de pèlerinage très important.
Nous savions qu’avec l’Inde, le dépaysement serait garanti mais là, c’est carrément un choc, une baffe culturelle que nous avons pris. Pour moi, le plus grand depuis le début du voyage.
Gauche, droite, contournez la vache par la droite, au temple, prenez à droite puis, après la chèvre à gauche. Continuez tout droit jusqu’au palais en ruine. Ensuite, évitez les innombrables bouses, juste avant le taureau, tournez à gauche et quand vous verrez les singes, c’est que vous serez arrivés à notre guest house au bord du Gange avec toit terrasse.
Voilà à peu prés à quoi ressemble un trajet dans la vielle ville uniquement piétonne, un labyrinthe de rue de pas plus d’un mètre cinquante de large. Une même destination peut être atteinte en cinq minutes ou en une heure !
Arrivé sur les bords du fleuve, l’horizon apparaît, les repères reviennent et nous respirons un peu mieux. Finalement pas tant que ça, il fait quand même 45 degrés à l’ombre !
Sur cinq kilomètres s’étendent des escaliers appelés Ghats. Très tôt le matin et le soir les pèlerins viennent faire des bains de purification, se laver ou simplement s’amuser sans se soucier de la pollution et de tout ce qui se jettent dans le fleuve.
À quelques pas de là, des hommes et des femmes se font raser, des laveurs frottent et tapent le linge. Dix mètres plus loin les toilettes publics se déversent directement dans l’eau. Vingt mètres plus loin des cérémonies funéraires ont lieu : les crémations s’enchaînent vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Les restent totalement consumés (ou pas) finissent à l’eau…
Les miséreux contrastent avec les personnes en deuil, les jeux d’enfants et le luxe décrépit des palais qui surplombe le fleuve.
Qu’on aime ou que l’on déteste Benares, on ne peut pas rester indifférent à tant de ferveur religieuse. C’est impressionnant, ça prend aux tripes. En dépit de la saleté et de la pauvreté carrément inacceptable à certains endroits, l’atmosphère mystérieuse et folle en font une ville à part.
Nous nous l’étions dit dès le départ : pas d’avion entre Katmandou et New Delhi ! Ce sont donc encore de longues heures de bus qui nous attendent avant la frontière indienne. 13 heures de bus local où le goudron n’est souvent qu’un doux rêve et les suspensions de bus, une vieille chimère !
À l’arrivée, nous voilà à Lumbini, ville de naissance de Bouddha et donc lieu de pèlerinage.
Si la fameuse pierre de naissance est bien là, les multiples et gigantesques temples alentours crient au scandale : un genre de Dineyland Bouddha où chaque pays a financé un temple. Peu de visiteurs et des installations neuves qui tombent déjà en ruine. Une drôle de sensation de gâchis d’argent dans un pays qui en manque tant ! (on en a même oublié de prendre des photos, c’est vous dire !)
À côté de ce parc, Lumbini n’est qu’un village de paysans vivants dans des maisons plus que rudimentaires et s’adonnant à des rites plus traditionnels. S’il n’avait pas eu l’idée de retransmettre par haut-parleur toute leur cérémonie dès 5 h du matin, à t’en faire saigner les tympans, nous aurions pu dire que ce village était charmant !
Demain, on reprend le bus. Dernier pays en vue, l’Inde est juste là !